Croyances ou réalités ?
Intervenant
- Corps en Révolte
- Paroles de personnes concernées
Au fil des ans, de nombreux mythes, de nombreuses croyances sont véhiculés au sujet des personnes souffrant d’un TCA. Ils se sont immiscés dans notre société, dans notre mémoire collective et subsistent de nos jours : ce qui contribue malheureusement aux préjugés et à la stigmatisation qui les entourent.
Plusieurs nous ont été transmises par nos familles, nos amis, nos collègues de travail et la société, plus précisément la culture de la société dans laquelle nous vivons. Une chose est certaine : c’est que ces croyances, ces mythes viennent de quelque part, et qu’ils peuvent nous orienter dans de fausses directions individuelles et collectives.
Afin que ces personnes se sentent mieux comprises et qu’elles soient plus à l’aise à demander ou à recevoir de l’aide, des soins, il est important de défaire ces idées préconçues.
Quelques exemples de croyances à déconstruire :
« Souffrir de TCA, c’est uniquement avoir un problème pour manger « normalement »
Souffrir d’un TCA va bien au-delà de la nourriture, cela génère a minima des problèmes de santé physique et psychique, un appauvrissement social et économique. Souffrir d’un TCA, c’est un combat de tous les instants, un combat permanent que les gens ne soupçonnent pas.
« Les TCA n’ont rien à voir avec la toxicomanie et l’alcoolisme »
Les TCA, une drogue, une addiction…. Des points de similitudes avec la toxicomanie ou l’alcoolisme…. Oui, aucun doute…. Les processus des phases successives s’enchainent ainsi :
Une pensée de nourriture surgit, puis, cette pensée envahit le champ de la conscience, s’impose et plus rien ne compte… Parfois la personne malade tente de résister, mais la pensée est là, obsédante, toute puissante et l’angoisse monte et avec elle l’irritabilité, la nervosité. Puis vient le passage à l’acte, majoritairement dans la solitude et la certitude de perdre tout contrôle en découle. Pour arriver au dégoût de soi-même, la colère contre soi, la culpabilité et la honte.
« J’arrête quand je veux : sortir d’un TCA, c’est surtout une question de volonté »
Souffrir d’un TCA ne relève pas d’un choix du patient de ne pas ou de trop s’alimenter mais d’une maladie mentale potentiellement grave, reconnue et classifiée dans le registre des maladies psychiatriques. Quel que soit le TCA, c’est une maladie, le manque de volonté n’y est pour rien.
Cette maladie représente une stratégie de gestion émotionnelle, autrement dit la moins pire solution qu’on avait à portée de main à un instant T.
Durant toute la durée du parcours de soin, de l’accompagnement d’une personne souffrant d’un TCA : déculpabiliser toujours une personne souffrant de TCA, lui rappeler sans cesse qu’elle a une maladie, que personne choisit d’être malade, qu’elle n’est pas responsable même si c’est elle qui agit et qu’elle ne doit vraiment pas rester seule avec son trouble.