Connaissez-vous le serial killer qui me tue chaque jour, chaque seconde ?
Son nom, je vous laisse deviner…
Allez, quelques indices pour vous mettre en appétit !
Un tueur, mais au féminin, une tueuse qui par sa simple présence me métamorphose. Sa présence constante me tue, anéantit mon envie de vivre !
Elle attaque ma personne, envahit mon corps, tyrannise mon esprit, incruste mon conscient et, soudoie même, mon inconscient. Elle est installée confortablement en moi, elle ! Elle me tue à chaque instant, à chaque inspiration, à chaque bouchée. Elle parasite mes pensées, elle m’obsède et me drogue à mon insu.
Qui peut la déloger ?
Elle me prend en otage, qui viendra me délivrer, payer le prix à payer ?
Elle me tue, me tue jour après jour et sans vergogne, voire même avec un sourire sadique !
Je ne vis plus, je survis, … Me voilà transformée en survivante
Son nom, Madame la pieuvre Boulimia
Sa caractéristique, des tentacules géants qui vampirisent chacune des cellules de mon corps.
Chacun de ses tentacules ressemble à un barreau de porte de prison, impossible de m’enfuir, impossible de m’évader. Mon corps est devenu ma propre prison meurtrière.
Ses longs tentacules infiltrent mon cerveau
Elle atteint ma féminité comme mon intelligence qui semble paralysée dès qu’elle s’exprime.
Une pieuvre toxique, une drogue dure dont je suis dépendante
Elle aime à court-circuiter ma volonté.
Mais un doute s’empare de moi, pourrais-je être atteinte du syndrome de Stockholm pour la laisser faire depuis toutes ces années, sans riposter ?
Et pourquoi pas la tuer… ce serait un meurtre salutaire, qui pourrait me faire revivre, me rendre vivante !
Pourquoi je ne pourrais pas la tuer puisqu’elle, elle me tue, sans aucune honte, sans aucune culpabilité. Et en plus, elle reste libre elle, elle n’est jamais jugée, elle !
Elle m’a emprisonnée avec la honte sur moi, un débordement de culpabilité et le jugement des autres… ces trois complices de chaque instant ! Et en prime, elle est entourée de trois compères directs, Kilos, Balance, et Poids pour ne pas les nommer. Chacun de ces complices et compères est relié à un tentacule. Ainsi, Madame La pieuvre Boulimia peut les solliciter à loisir, de manière indépendante et/ou simultanée. Leur intrusion est efficace, rapide, mais non sans douleurs. Elle me tue lentement mais sûrement.
Que de souffrance dans cette longue agonie, les supplices physiques ne sont rien en comparaison à ces blessures multiples, à ces tortures mentales.
Comment ne pas avoir envie que cela s’arrête, tout de suite, là, maintenant ? Enfin une porte de sortie, une délivrance réelle pour toujours. Voilà le vrai bonheur !
Je vous entends d’ici : mais il y a d’autres solutions !
Ah oui ! Comment le savez-vous ? Vous, la connaissez-vous, Madame la pieuvre Boulimia ? Avez-vous cohabité avec elle, ne serait-ce que vingt-quatre heures…. Non ! alors vous ne savez pas, vous ne savez rien…
Alors cette nouvelle est pour vous, car je tenais à vous la présenter Ma Madame la pieuvre Boulimia.
Il est vrai que je pourrais fuir, car je ne suis pas une meurtrière, moi. Je pourrais partir en voyage, mais je la retrouverai dans ma valise, on ne la sème pas comme cela… Elle me suit, elle me poursuit… Alors pas d’autre solution, je dois, je dois rester, je dois l’affronter, je dois lutter et je voyagerai après, libre et vivante !
Joséphine